An die Musik (Youtube) |
Voilà qui va vous donner une petite idée de ce à quoi je peux m'occuper un (1er) jour de... vacances de Pâques (11 avril 2011), par exemple. Tout compte fait, Youtube, c'est vraiment génial, en tout cas pour visionner des vidéos intéressantes sur des concerts ou des récitals, comme avec cette chanson (parce que c'est ainsi que ça s'appelle en allemand : 'Lied') de Schubert, dont j'ai écouté des paquets de versions sans bouger de ma chaise, ou presque. À part ça, je ne télécharge jamais rien ! Les disques, ça s'achète, pour pouvoir les manipuler à loisir. Une petite promenade, donc, à travers ce 'petit' poème de Franz von Schober, mis en musique par Franz Schubert. Outre la beauté pure du morceau, il y a le fait qu'il est somme toute assez simple, je veux dire à la portée de tout(e) bon(ne) amateur, je pense notamment à la partie de piano assez facile à mémoriser, voire à transposer (excellent exercice de solfège et d'harmonie ; si seulement je n'étais pas aussi fainéant !). Voilà qui devrait m'inciter à travailler plus sérieusement le piano, surtout que le mien est tout neuf ! Pour le reste, j'ai déniché quelques vidéos sur Youtube - et toujours pas la version de Jessye Norman ! -, mais bon, presque tout ce qui est présenté, ici, vaut le détour. Dans l'ordre : un professeur de diction qui ne m'a pas vraiment convaincu (il ne maîtrise pas vraiment le 'v" (= f) ni le 'z" (ts) ; mais c'est plutôt marrant. Et puis il y a des tout jeunes, qui se débrouillent comme ils peuvent. La charmante Naomi n'a pas travaillé son texte, et c'est bien dommage !, et il y a aussi ces petits problèmes de synchronisation avec un pianiste qui ne tient pas le tempo ! Le garçonnet des Wiener Sängerknaben n'est pas mal, hormis quelques problèmes de souffle ; mais pour son âge, soit dans les 10-12 ans, c'est fichtrement bien. Il y a là aussi une jeune fille qui chante faux, mais faux ! Et elle a osé quand même mettre ça en ligne ! Mention spéciale à une jeune adolescente qui doit être brésilienne (14 ans), ainsi quà l'Espagnole Irene Rodriguez qui s'en sort mieux que bien (elle et son compère s'applaudissent à la fin et ils ont bien raison, même si je trouve que le pianiste bouge un peu trop en jouant...). J'ai beaucoup aimé également la petite Rebecca. Le fait est que "An die Musik" est souvent chanté par de jeunes filles plutôt que par des garçons, qui doivent penser peut-être que ce n'est pas assez viril ! Qu'ils écoutent, donc, les Hans Hotter, Fischer-Dieskau et autres Van Dam ou Bostridge ; il est vrai que le texte fait plutôt penser à un bilan de fin de vie : "pour tout cela..., je te dis merci !" Côté monstres sacrés, rien que du beau linge : Elisabeth Scharzkopf et Gerald Moore, Felicity Lott, Janet Baker (observez cette attitude conquérante avec ce port de tête altier et le buste bien en avant, par rapport une Schwarzkopf bien plus introvertie...), et puis, comment faire l'impasse sur LA contralto que fut Kathleen Ferrier (même si je la préfère dans la Rhapsodie pour contralto, choeur et orchestre de Brahms et dans Mahler, bien sûr !), et de nouveau Elisabeth Schwarzkopf, cette fois avec Edwin Fischer. Puis c'est au tour des hommes : un (le !) ténor : Fritz Wunderlich, deux barytons : Fischer-Dieskau et José Van Dam (qui chante cet air dans Le maître de musique de Gérard Corbiau), la basse Hans Hotter et le baryton Ian Bostridge, qui a bien travaillé sa diction ! Encore un bouquet de voix de femmes avec Karita Mattila, Christa Ludwig, Elly Ameling et la très insolite version de Teresa Stich-Randall (qui n'a pas vraiment l'accent allemand, alors que je la croyais germanophone [Stich vient de stechen : piquer avec une pointe, comme le ferait un moustique ; une piqûre quoi !] ; le fait est qu'elle était américaine, peut-être seulement d'ascendance germanique ; cela dit, elle a un léger accent !). Et, pour finir, quand on n'a pas Jessye Norman, on a... son aînée et devancière, Grace Bumbry (une vraie Ferrari dites-donc !, avec pas mal de chevaux sous le capot, cf. aussi J. Baker.). Quant à Erich Kunz (1909-1995), qui traîne aussi un léger accent 'exotique' (Hongrie, Balkans ?), il a eu droit à un grand orchestre ; l'enregistrement est assez ancien mais on ne s'en rend même pas compte. Il faut dire que, dès les années 50 (cf. Karajan), on enregistrait déjà dans une excellente stéréo. Tonitruant ! Cerise sur le gâteau : un fort beau karaoké (für Kenner und Liebhaber!), servi par la très belle voix de Lan Rao, qui doit être chinoise et a eu un(e) excellent(e) répétiteur/trice !
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Question : après une journée entière passée à s'"enfiler" le même air de Schubert, ne sent-on pas comme une impression de lassitude ? Moi ? Lassé de Schubert ? Mais pas du tout ! Il faut dire que Schubert est avec Bach et une poignée d'autres (Beethoven, Brahms, Schumann, Wagner...) un de ces compositeurs que je pourrais écouter 'non-stop' sur une île déserte, sans jamais me lasser. Tiens, en passant, je vous recommande la Passacaille et fugue en do mineur, BWV 582 [ça commence 'moderato' et ça finit 'con fuoco', avec cette incroyable fugue (le dernier tiers du morceau)... et des modulations (changements de tonalité dans le flot du discours), comme s'il en pleuvait ! Leopold Stokovski l'a transcrite pour l'orchestre, mais c'est quand même à l'orgue que ça sonne le mieux, outre le fait que l'orchestre de Stokovski est bien trop lent !]. Cette pièce-là (et c'est là qu'on découvre où Ravel est allé chercher le principe de la ritournelle lancinante de son boléro !), ainsi que toutes les autres, du BWV 1 au BWV 1080 (Die Kunst...), je pourrais vraiment les écouter en boucle, des heures durant. |
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