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France 2. 22 avril 2011. Journal télévisé de 13 heures.

On peut dire, si l'on est optimiste, que c'est toujours mieux que rien, si l'on est pessimiste, que ce n'est qu'une goutte d'eau dans un océan de misère, cette misère qui frappe tout particulièrement les étudiants, réduisant une bonne proportion d'entre eux à vivre comme de quasi-clochards et les condamnant à devoir se partager entre les études et de petits boulots qui ne prédisposent pas à une conduite cohérente desdites études.

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À 21 ans, Lisa n'aurait jamais eu les moyens de se payer le permis de conduire, mais elle a obtenu une bourse. La ville (Asnières, 92) lui paie les deux tiers du permis à l'auto-école. Résultat, elle n'a déboursé que 500 €.

"Sans cette bourse, j'aurais dû travailler à côté de mes études."

En échange, la mairie lui demande de faire trente heures de bénévolat. Lisa a choisi de donner des cours de soutien scolaire dans une association du quartier.

Dans cette ville, la bourse au permis de conduire existe depuis sept ans. Une idée de Daniel M., qui avait fait ce constat :

1. les jeunes conduisaient sans permis ;

2. des jeunes n'arrivaient pas à décrocher des jobs parce qu'ils n'avaient pas le permis de conduire.

Depuis, plus de soixante villes ont copié Asnières. A Yerres (91), par exemple, la maison des Jeunes accueille ses premiers boursiers. Ici, les règles ont changé : ce sont tous les jeunes de dix-huit ans qui ont une bourse de 500 €.

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L'idée a fait son chemin ; elle s'est propagée, car 40 % des automobilistes qui roulent sans permis ont entre 18 et 24 ans.

Moralité : il suffirait maintenant d'étendre la méthode à d'autres domaines que le permis de conduire, pour que les cités dortoirs de nos banlieues cessent de ressembler à des no-man's lands culturels. Par exemple, pourquoi ne pas y loger un contingent conséquent (entre 20 et 25 %) d'étudiants, moyennant des loyers très bas, et contre des prestations allant de l'animation sportive à l'encadrement scolaire, en passant par l'organisation d'ateliers socio-culturels comme des cours d'informatique, de langues étrangères, troupes de théâtre, etc., le tout y compris - et surtout - durant les week-ends et jours fériés ?

Le problème principal de bien des cités ouvrières tient souvent à l'extrême pauvreté intellectuelle de leurs habitants, laquelle est souvent due à la défaillance des fameux "grands frères", dont la plupart ont accumulé les échecs, notamment sur le plan scolaire, ce qui n'en fait pas des modèles pour leurs cadets - comme indice, il suffit de compter les librairies et points de vente de journaux dans certains quartiers -, ce qui ne peut que déteindre dangereusement sur les jeunes qui y vivent, leur désoeuvrement étant avant tout intellectuel et culturel, même lorsqu'il y a des équipements culturels - ex. médiathèque, théâtre, conservatoire de musique - à quelques centaines de mètres de distance, dès lors que lesdits équipements culturels sont soigneusement et systématiquement ostracisés par le plus grand nombre, et ce, quand bien même ils seraient gratuits !

Quelques centaines à milliers d'étudiants dans une cité H.L.M., au milieu des familles nombreuses, ça vous changerait l'atmosphère qui y règne du tout au tout.

       
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