Partir c'est mourir un peu... |
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Quelques jours plus tôt, un autre reportage, sur Al Jazeera : une "patera" a été interceptée au large de Gilbraltar par les garde-côtes espagnols. À son bord, des dizaines de clandestins africains, dont un certain nombre de femmes (noires) présentant la particularité d'être toutes... enceintes, et pas qu'un peu : jusqu'aux oreilles ! L'une d'elles a même accouché dans la pirogue. Ces Africaines n'hésitent donc plus à risquer leur peau, ainsi que celle de leurs enfants, voire des foetus qu'elles portent, dans le but, précisément, d'apitoyer les autorités espagnoles, en se disant qu'un enfant né en Espagne égale un petit Espagnol, donc une chance de sauf-conduit pour la mère. Elles vont donc tenter le passage au "bon" moment ! Comme preuve que l'être humain peut descendre très bas dans la renonciation à toute moralité ! Et qu'on ne vienne pas me dire que c'est la pauvreté qui pousse ces gens à risquer leur vie à travers déserts, mers et océans. Ce serait plutôt une incommensurable bêtise. Il n'y a pas plus de guerres ou de misère aujourd'hui, en Afrique, qu'il y a quelques décennies, avec le Biafra, les guerres de décolonisation un peu partout, les deux Congo, l'Angola, etc. Et les Africains d'aujourd'hui ne sont pas plus pauvres que ceux d'il y a quelques décennies. Certains clandestins partent souvent de très loin (Tchad, Cameroun voire Gabon, rien que des pays pauvres, n'est-ce pas ?, quand on sait que tous les trois produisent du pétrole, et pas que du pétrole !) pour relier l'Espagne via le Maroc, ou l'Italie via la Lybie. Ce qui les pousse au départ, ce n'est pas la pauvreté, mais bien souvent la télévision (cf. les antennes paraboliques) et l'Internet, qui leur font miroiter d'un peu trop près les lumières de la ville des Blancs, ce qui explique l'absence de candidats de plus de quarante ans ! Mais, dans le même temps, d'autres Africains, probablement les plus pauvres parmi les pauvres - et l'on comprend pourquoi ! -, résistent : allez dans n'importe quel village proche de la forêt équatoriale, non loin des zones habitées par les Pygmées ; vous n'en rencontrerez pas un seul traînant dans un village bantou. Pourtant, ils sont là, tout près. Ils savent que, de l'autre côté de la forêt, vivent des gens bien plus riches qu'eux, possédant de vraies maisons (enfin, je veux dire des cases, mais c'est toujours mieux que des huttes en branchages !), détenant lampes-tempête, haches, briquets, sel, huile, sucre, et même des voitures. Mais, pour rien au monde, un Pygmée n'abandonnera sa forêt pour venir se vendre comme esclave auprès des Bantous ; trop fier pour ça ! Car s'il suffisait de placer des riches à côté des pauvres pour créer automatiquement un "appel d'air", il y a belle lurette que la banquise arctique se serait vidée de tous ses Eskimos et les forêts du monde de tous leurs aborigènes !
Espagne - Îles Canaries : "Terminus, tout le monde descend !"
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